VISA VERVEINE POUR PASSAKONGO

Séjour à Passakongo de Marie, présidente

du 18 novembre au 7 décembre 2018

C’est la période de rentrée des différentes récoltes : arachides, sorgho, petit mil. La culture du coton a été boudée cette année. Certains l’ont abandonnée (coton de qualité médiocre, acheté à un prix jugé insuffisant pour rembourser les intrants à la société cotonnière). Les paysans sont pour la plupart dans leurs champs de brousse à plusieurs kilomètres du village de Passakongo où ils ne reviennent qu’épisodiquement. 

  une ferme de brousse à Mangana

Depuis l’implantation d’un premier forage au hameau de culture de Lamou (débuté en 2015 et finalisé en 2016), les femmes disent se sentir plus libres de leur temps pour « avancer » dans leur travail domestique : facilitation de la lessive et assurance d’une toilette quotidienne complète (avant l’installation de la pompe, la priorité allait à la toilette des petits enfants ; celles des adultes se résumait au lavage des pieds) .  Depuis que les familles peuvent boire l’eau du forage, les diarrhées ont semble t-il diminué.

Les femmes et les jeunes espèrent que notre association les aidera à aménager un périmètre de maraîchage pour la culture de légumes de septembre à juin (tomates, salades, gombos, piments, oseille, épinards, oignons…). 

  réunion de femmes utilisatrices du forage

Le séjour a été marqué par l’installation de la pompe sur le site du forage de Mangana, hameau de cultures situé à 12 km du village.  Le forage atteint 72 m de profondeur. Ces travaux ont pu être finalisés au terme de plus d’une année de recherche de fonds en France tant privés que publics. Notre association a pu obtenir une subvention de l’Agence de l’eau Loire Bretagne conditionnée par l’acceptation d’une participation d’autres co financeurs publics : le Département de la Loire (enveloppe des conseillers Colette Ferrand et Alain Laurendon) et le Syndicat des eaux du Velay Rural ont répondu positivement.

 la pompe Volenta du forage de Mangana entre en fonction le 4 décembre 2018

  premières lessives à la pompe

Un jeune du village a reçu une formation de réparateur et a été équipé d’une caisse à outils spécifique pour la réparation des pompes

démonstration de matériel du jeune réparateur

Le succès remporté par la soirée  « Jambon au foin lentilles » en Octobre dernier à Apinac ainsi qu’un don conséquent du restaurateur Pierre Gagnaire dans le cadre du mécénat d’entreprise ont donné à notre association une marge de manœuvre financière suffisante pour sécuriser et pérenniser d’autres soutiens en 2019 : approvisionnement en céréales (3t 500) pour 70 personnes âgées, malades ou handicapées indigentes du village et subvention de farine de supplémentation pour les enfants de 6 mois à 6 ans.

Justine, l’une des productrices de la farine Misola

Par ailleurs, l’atelier de production de farine Misola géré par l’association de femmes  transformatrices de céréales, Heera Syn a pu être rénové pour répondre à des critères de sécurité et de qualité de leur production. Ce bâtiment écologique type « voûte nubienne »,  sans tôle ni bois et tout en terre est la seule construction communautaire de ce type dans la région de la Boucle du Mouhoun. Il est exemplaire du souci de nous inscrire dans une optique de développement « soutenable », respectueux de l’environnement .

 Appoline présidente de l’association des femmes transformatrices de céréales

 devant leur atelier en rénovation

Des démarches ont été entreprises au niveau de la Direction régionale de l’agriculture afin de garantir l’approvisionnement en petit mil, soja et arachides cultivés sans pesticides et engrais chimiques pour produire la farine infantile Misola. Un technicien agricole devrait apporter son soutien à un petit producteur local engagé dans une démarche « bio » dans cette région cotonnière particulièrement menacée par une utilisation massive de pesticides

 réunion avec le Directeur Régional de l’agriculture , Mr Sanon